mardi 8 octobre 2024
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Au plus proche de la Campagne de Boycott 2022 #2 : Saint-Etienne

Cet article fait partie d’une série commencée à Lyon, dans le 8e arrondissement.

Un rédacteur de notre journal a récemment eu l’occasion de participer à diverses activités menées par le Comité de Boycott actif des élections présidentielles basé à Saint-Etienne. Récit.

Au pied d’un immeuble dans le quartier prolétaire de Bellevue-Solaure, nous rencontrons Laura, une jeune militante de 23 ans. Elle nous explique que les membres du Comité de Boycott se sont donnés rendez-vous dans quelques minutes pour aller tracter au marché du quartier, nous les suivons avec entrain.

L’action est plutôt simple, il s’agit de diffuser au maximum les mots d’ordre de la Campagne Boycott 2022 : les élections présidentielles sont une mascarade et ne servent qu’à légitimer l’ordre capitaliste existant. Les tracts s’écoulent rapidement, et de nombreuses personnes, pensant au premier abord que c’est encore un candidat de plus qui vient quémander un vote, sont heureuses de voir le message apposé sur le papier. Nous demandons donc à Laura quel est la réaction des gens en général :

« Le tract est très apprécié. Il y a une partie des gens, souvent des gens âgés, qui le prennent et disent ‘on le sait bien que ca change rien, mais il faut voter quand même’. Mais surtout, à côté de ça, il y a une majorité de personnes qui approuvent le message, ils voient ça comme un bol d’air frais au milieu de cette campagne pourrie. Dès qu’on parle du fait que ces élections sont totalement antidémocratiques et ne sont qu’un spectacle, tout le monde est d’accord. C’est sur cette base qu’on impulse le moyen d’action qu’est le boycott. »

Nous faisons d’ailleurs remarquer à notre interlocutrice que nous n’apercevons aucun candidat sur le marché, alors que la campagne a pourtant commencé officiellement depuis déjà 2 semaines :

« Ouais, ben ça c’est la réalité, la vraie vie. On vit dans ce quartier et on y milite depuis 4 ans, on est présents au marché de manière régulière et ces gens-là, on les a vu que pour les élections, c’est-à-dire deux fois : européennes et régionales. Et maintenant on les verra pour les présidentielles. Bon là, apparemment ils prennent leur temps, il doit surement faire trop froid (rires). A chaque fois les gens voient bien la différence : ils se pointent pour certains en costard, viennent vendre leur candidat en disant que c’est le bien incarné, prennent un selfie et se cassent. Et plus jamais on les revoit, jusqu’aux prochaines échéances : ils sont là que pour leurs places. D’ailleurs, l’année dernière pour les régionales, y’a un camarade qui avait craché ça à la gueule d’un gars élu depuis des dizaines d’années, il n’avait pas apprécié (rires). »

Le lendemain, nouvelle action : cette fois-ci c’est un collage d’affiches. Les militants préparent la colle qu’ils versent dans des seaux, et on est partis pour faire le tour du quartier. En chemin, tous les panneaux d’affichage électoraux sont arrachés et recollés. Justement, alors que des militants sont en train d’arracher des affiches d’un candidat à la présidence, une voiture s’arrête, remplie de jeunes qui crient « Boycott 2022, ouais ! Bravo les gars continuez ! » et partent en klaxonnant. Nous interrogeons un autre membre, Rayan :

« Ça, tu vois, ça veut tout dire. C’est des jeunes du quartier, et ils sont content de voir des initiatives comme ça. A la base s’ils se sont arrêtés c’est pour voir ce qu’il se passe, ils apprécient pas du tout quand les opportunistes viennent apposer des trucs chez nous. Nous on est là 24h/24, pas 2 mois tous les 5 ans, et ça tout le monde le voit bien. Ça nous différencie clairement des opportunistes, même les soi-disant politiciens de « gauche », qui ont vendu notre quartier et nos vies sur le marché. Les gens ont plus aucune confiance en eux, c’est tant mieux d’ailleurs, faut changer tout ça. »

Nous lui demandons qui sont les membres des Comités de Boycott en général :

« Comme tu vois, il y a de tout. On est des jeunes travailleurs, des étudiants qui bossent à côté, des gens en galère quoi : femmes, hommes, jeunes et vieux. Ça fait quelques temps que le mouvement s’élargit vraiment, on est de plus en plus à faire le constat qui mène au boycott des élections. Ce constat c’est de dire qu’on peut pas continuer comme ça, avec cette société qui détruit tous nos droits et veut faire des nous des écervelés. On se laisse pas faire. On veut vivre dignement, avoir notre mot à dire, nous le peuple. On demande rien d’utopique, mais une société débarrassée de la finance qui pourrit tout, tu vois »

C’est ainsi que nous avons quitté les membres du Comité de Boycott, qui avaient encore de nombreuses actions de prévu.

Des prochains articles centrés sur d’autres Comités de Boycott paraîtront prochainement, alors n’hésitez pas à suivre l’actualité du journal pour ne rien rater !

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