mardi 16 avril 2024
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Il y a 60 ans, la police française massacrait des dizaines d’algériens mobilisés à Paris contre la colonisation

Le 17 octobre 1961, l’État français a, une fois de plus, montré son vrai visage. Ce jour là, la police française, sous les ordres de Maurice Papon et du Général de Gaulle, a tué plus de 120 algériens descendus dans les rues de Paris manifester contre le couvre feu qui leur était imposé et pour l’indépendance de l’Algérie.

En 1961, le contexte est particulièrement tendu en France et en Algérie. Depuis sept ans, le Front de Libération Nationale (FLN), mène une lutte héroïque pour l’indépendance de l’Algérie, pour arracher le pays des griffes du colonialisme français. Depuis 1954, le peuple algérien, humilié, exploité, asservi, déshumanisé par l’État français, se soulève contre une colonisation qui dure depuis 1830. À l’époque, les grands médias français aux ordres du Général de Gaulle, parlent pudiquement des « évènements d’Algérie ». Pourtant, il s’agit d’une véritable guerre de libération nationale, des centaines de milliers d’algériens ayant pris les armes pour libérer leur peuple du joug de l’État français.

Des combattants de l’ALN, branche armée du FLN, luttant pour la libération de l’Algérie

En 1961, le FLN avance inévitablement vers la victoire. Le colonialisme français perd petit à petit pied et les actions commandos du FLN s’intensifient tant en Algérie qu’à Paris, où des militants du Front s’attaquent à des policiers. Dans ce contexte, la répression s’intensifie : tout au long de l’année 1961, des centaines d’algériens sont arrêtés, tabassés, torturés par la police française à Paris. Peu à peu, la diaspora algérienne installée en France montre à l’État français que, tant que la colonisation continuera, la lutte continuera aussi, peu importe la violence de la répression.

Le 5 octobre 1961, le gouvernement français, présidé par le Général De Gaulle, décide d’encore intensifier la répression et proclame un couvre feu applicable uniquement aux algériens. Pour contester ce couvre-feu raciste, le FLN prépare dans le plus grand secret une grande manifestation nocturne à Paris. Le message se répand petit à petit dans la communauté algérienne installée dans la capitale. Le soir du 17 octobre, ce sont des milliers d’algériens qui manifestent pacifiquement dans de nombreux quartiers de Paris, bravant ainsi le couvre-feu. La manifestation est une immense réussite pour le FLN, mais très vite, les autorités françaises déclenchent une grande répression. Maurice Papon, ancien collaborateur ayant participé à la déportation des juifs et alors préfet de police de Paris, ordonne de réprimer les manifestants. La police tire à balles réelles et jette des dizaines d’algériens dans la Seine. Au total, plus de 120 algériens mourront ce soir là, assassinés par la police française. Des milliers d’autres seront arrêtés et internés, notamment au Palais des sports de la porte de Versailles, où plus de 6000 algériens passeront plusieurs jours.

Cette répression sanglante aura, une fois de plus, montré le vrai visage de l’État français, prêt à massacrer pour protéger ses intérêts, prêt à tuer pour défendre son impérialisme dans son pré-carré d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Surtout, cette soirée du 17 octobre 1961 aura montré toute la détermination du peuple algérien à lutter pour ses droits, car dès le lendemain, plus de 60% des commerçants algériens de Paris se mettent en grève et ferment boutique, car en 1962, le FLN obtient finalement la victoire avec l’indépendance de l’Algérie.

Soixante ans après, ce massacre reste un exemple parmi de nombreux autres de la barbarie de l’impérialisme français. Si aujourd’hui Emmanuel Macron parle de « crimes inexcusables », il choisit volontairement de ne citer que le nom de Maurice Papon, et non celui du Général de Gaulle, pourtant responsable de ce crime atroce et arrivé au pouvoir trois ans plus tôt par un coup d’État, précisément dans le but de lutter contre l’indépendantisme algérien. Surtout, en dénonçant ce massacre, Emmanuel Macron démontre une fois de plus l’immense hypocrisie de l’État français sur la question de la colonisation : Emmanuel Macron est le Président français, il est donc le chef de l’impérialisme français qui, encore aujourd’hui, pose ses griffes sur l’Afrique de l’Ouest et du Nord, au détriment des populations locales.

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