mardi 8 octobre 2024
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LA CRISE POLITIQUE ET LA COMMUNE DE PARIS : HIER COMME AUJOURD’HUI, UNE SEULE SOLUTION !

Le dimanche 18 mars, le prolétariat international et les peuples du monde ont célébré le 152e anniversaire du début de l’héroïque Commune de Paris. C’est la première tentative du prolétariat de prendre le ciel d’assaut, qui a donné naissance à la première république ouvrière de l’histoire. Dix jours après le soulèvement populaire, le nouveau gouvernement révolutionnaire a déclaré l’indépendance de la Commune vis-à-vis du vieux pouvoir bourgeois basé à Versailles.

152 ans après, dans les mêmes villes, le même pays, le Prolétariat étranglé par la crise et soumis par le gouvernement aux invectives du grand patronat se rebelle contre la même dictature du capital.    Nous sommes bien loin du Pouvoir, mais le désir de changement est immense et le chemin est le même, celui de l’organisation scientifique de la misère. Les débats sous forme de gesticulations pathétiques de ces dernières semaines à l’Assemblée Nationale, les tentatives de négociations stériles entre gouvernement et syndicats, la domination absolue du Capital sur l’État, l’hypocrisie de la classe dominante sur sa fameuse « démocratie » ; tout cela ne laisse aucune place à une quelconque aventure réformiste, c’est à dire à un changement pacifique par en haut, ni par en bas d’ailleurs. L’aventurisme réformiste est mort et enterré depuis la Commune, et encore plus depuis l’Octobre Rouge de 1917 en Russie. La seule voie sérieuse et responsable est le chemin révolutionnaire.

Nous nous retrouvons dans une situation où objectivement tout est prêt pour une révolte organisée qui pourrait stopper les plans réactionnaires du gouvernement, mais la force subjective (le Parti révolutionnaire) est absente, la seule issue pour les masses reste donc la spontanéité. La spontanéité finit systématiquement dans un cul-de-sac, même si le principal reste que se révolter est juste. Mais il est impossible que la révolte trouve sa voie dans ce chemin. Si la classe ouvrière s’organise depuis plus de 170 ans, c’est que c’est le seul et unique moyen de résistance efficace face à l’État-major de la bourgeoisie. Au-delà de la Résistance, c’est la question du Pouvoir qui se pose. Karl Marx, grand commentateur de la Commune de Paris, a tiré des enseignements pratiques de cette lumineuse, universelle et immortelle expérience : la nécessité que le prolétariat dispose d’un Parti unifié capable de le diriger dans les tumultes de la lutte des classes. Les tergiversations des communards divisés en divers « partis » ont été fatales à la Commune. Seul un Parti unifié, pratiquant le centralisme démocratique, guidé par l’idéologie du prolétariat – le Marxisme de notre époque -, a la capacité de mener une guerre juste et de triompher. Les Révolutionnaires chinois ont porté cette vérité universelle, qui vient compléter la question centrale de notre époque : « le Pouvoir nait du fusil ».

Aujourd’hui,   plus que jamais, la seule question qui fait sens est celle du Pouvoir. Cette question ne peut être séparée de l’autre question immédiate : celle de l’organisation de la classe dans un Parti véritablement révolutionnaire ; et cette question, elle, ne peut être séparée de la voie pour la conquête du Pouvoir. Nous, révolutionnaires, nous sommes la synthèse de l’expérience de la classe ouvrière organisée depuis le Manifeste du Parti Communiste en passant par toutes les expériences de Pouvoir ou de tentative de prise du Pouvoir par le Prolétariat. Nous faisons nôtre toutes les victoires mais aussi toutes les défaites et erreurs du mouvement ouvrier depuis sa naissance. En tant que marxistes, nous savons que nous apprenons en marchant… mais aussi en tombant. Chaque défaite est la mère de toutes les victoires, comme le disait que le grand révolutionnaire chinois Mao Zedong. Cette compréhension du développement historique, de la lutte des classes, est d’une importance centrale pour éviter les « retours en arrière » qui ne sont, de fait, que l’expression d’une vision bourgeoise qui nie le mouvement de la matière. Concrètement, cela signifie que nous sommes les filles et fils de la Commune de Paris, de 1917 en Russie, de la première tentative de construction du Socialisme en URSS, du Front antifasciste mondial et national, de la lutte à mort contre le fascisme et pour défendre l’URSS, de la longue et glorieuse Révolution chinoise, des Démocraties Populaires, du Grand Bond en Avant et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, de la Guerre Populaire au Pérou et de toutes les Guerres Populaires, des luttes paysannes dans le monde et, notamment, au Brésil. Nous sommes, de la même façon, les filles et fils du révisionnisme ancien et nouveau, de la contre-révolution, mais aussi des excès, des erreurs et fautes, de tout ce que la bourgeoisie met en avant pour discréditer l’idée même de Communisme. Nous l’affirmons : ceux qui pensent lutter pour le Communisme en se dédouanant du « stalinisme » font fausse route. L’idée de Communisme sera liée pour toujours à Staline et à l’URSS, car il fait partie de notre histoire, il fait partie du Marxisme. Si le leader soviétique est devenu le « grand croquemitaine », le Diable personnifié, ce n’est pas parce qu’il y a eu les goulags ou la répression, mais parce qu’il a construit le premier État socialiste. La bourgeoisie n’en a que faire des morts (elle est la plus grande massacreuse de toute l’histoire de l’Humanité), elle n’est pas humaniste, mais extrêmement froide et calculatrice (et hypocrite sur cette question), le Communisme appliqué est son ennemi stratégique.

Cette longue marche a été, en fin de compte, la découverte des lois de la Révolution, dont la principale pour notre époque est celle de la conquête du Pouvoir. La rupture historique qui a fait faire un bond de compréhension tel que nous pouvons dire qu’il équivaut au passage du mode de subsistance chasseur-cueilleur à celui de l’agriculture a été synthétisé au début des années 1980. La théorisation de la Guerre Populaire – et ce que cela implique pratiquement – comme voie universelle pour la conquête du pouvoir a été pour les révolutionnaires un changement de paradigme tel que la CIA, le cerveau de l’impérialisme le plus carnassier de tous les temps, l’a déclaré comme ennemi stratégique numéro un. Pendant ce temps, la petite-bourgeoisie tente de faire revivre les vieux démons insurrectionnalistes sous toutes leurs formes : le spontanéisme anti-organisationnel, le blanquisme et la grève générale. Par principe, en refusant d’analyser concrètement nos expériences par dogmatisme, ceux qui ne se proclament pas pour la violence comme chemin pour la conquête du Pouvoir refusent la vérité. Ils ne peuvent pas grandir, sous peine de se nier et de disparaître ; et c’est ce qu’il va se passer tôt ou tard.

Affiche de 1981 en soutien à la Guerre Populaire au Pérou

Comme nous le disions en introduction, 152 ans après la Commune, nous affrontons les mêmes problématiques mais à un niveau complétement différent, car tout simplement nous avons énormément appris. La situation actuelle en France, et plus largement depuis une vingtaine d’années, n’a comme unique moyen de résolution que de prendre à bras le corps la grande question de notre époque, celle du Parti. Ce Parti ne peut que correspondre à la stratégie de la conquête du pouvoir qui ne peut être que sous la forme d’une Guerre Révolutionnaire, une guerre civile, entre l’ancien et le nouveau Pouvoir ; en substance, entre les masses commandées par l’État-major de la bourgeoisie et les masses dirigées par l’État-major du Prolétariat. La forme que prendra cette guerre civile prolongée importe peu à l’heure actuelle, car seule la pratique nous dévoilera son contenu. Il est évident que l’expérience de la Résistance et des luttes armées en Europe dans les années 70 nous donnent quelques pistes.

L’heure n’est plus à la critique abstraite de Macron, du gouvernement, des directions syndicales, des organisations opportunistes, du capitalisme, des « oppressions », des gauchistes, des étudiants post-modernistes, mais aux solutions concrètes pour régler tous ces fléaux. Plus nous ajournerons cette tâche, plus les masses souffrirons, et plus nous repousserons la lutte aigüe pour le Pouvoir contre l’État. L’urgence n’est pas à la célébration post-mortem de la Commune, mais à la concrétisation pratique de ses enseignements et de ceux tirés de la plus grande épopée de l’histoire de l’Humanité, celle du Prolétariat.

« Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera à jamais célébré comme le glorieux héraut d’une société nouvelle. Ses martyrs seront enfermés dans le grand cœur de la classe ouvrière »

Karl Marx, La guerre civile en France

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