Ce lundi 9 septembre, après 13 ans de combat, Marine Martin, mère de famille épileptique, a obtenu du tribunal judiciaire de Paris la reconnaissance officielle de la responsabilité de Sanofi dans le handicap de ses enfants et une réparation financière.
Reprenons chronologiquement son histoire : cette mère de famille est placée sous traitement anti épileptique, la Dépakine à l’enfance.
Entre 1998 et 2002, Marine a 2 enfants. Tous deux naissent assez lourdement handicapés.
Sa fille aînée, Salomé, souffre de malformations physiques et de troubles cognitifs, visuels et dyspraxiques.
Le cadet, Florent, naît avec de multiples malformations physiques qui ont entraîné plusieurs opérations, et souffre de troubles du l’attention, du langage et d’un autisme de type Asperger.
Commercialisé depuis 1967, la Dépakine pourrait avoir brisé la vie de milliers de familles : selon l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, le principe actif de la Dépakine pourrait avoir causé des malformations physiques chez 4000 enfants, et des troubles neurodéveloppementaux chez 30 000.
Loin de reconnaître une quelconque responsabilité, le monopole pharmaceutique Sanofi n’a pendant des année fait preuve que de mépris à l’égard des victimes.
Alors que la littérature scientifique fait mention des malformations physiques que peut engendrer le valproate de sodium dès 1984, et dès 2001 pour les troubles neurodéveloppementaux, Sanofi n’a intégré ses mentions à la notice de son médicament qu’en 2006, mettant par son omission volontaire en danger tous les patients traités par la Dépakine.
Le tribunal judiciaire avait déjà tranché en 2022, reconnaissant la culpabilité de Sanofi, conscient du manquement d’informations. Il vient de condamner il y a quelques jours le monopole pharmaceutique à verser 285 000€ à Marine et ses 2 enfants.
Sanofi risque aussi de devoir rembourser plusieurs dizaines de millions d’euros à l’Etat.
285 000€ : cest le prix pour 3 (au moins !) vies brisées dans ce foyer selon la justice française. Toute l’anxiété, la souffrance, les soins continus auxquels continue d’être dépendant Florent, pour l’Etat français tout cela se quantifie financièrement, par une somme ridicule.
Cette “compensation” est à mettre en parallèle avec les 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires de l’entreprise en 2023 !
Aujourd’hui, dans un pays impérialiste comme la France, un monopole pharmaceutique peut détruire impunément la vie de milliers de personnes déjà fragiles.