mercredi 1 mai 2024
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Qu’est-ce que la jeunesse prolétaire de France ?

« Nous sommes la jeunesse de la crise, nous serons la jeunesse de la Révolution » ce mot d’ordre placardé sur les murs de nombreuses villes par la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) constitue une réalité toujours plus visible, celle que la jeunesse prolétaire de France est une bombe à retardement contre le vieux monde, une bombe qui ne demande qu’à exploser et qui sera un coup fatal pour la bourgeoisie.

La jeunesse prolétaire de France regroupe des millions d’individus, elle est héritière d’une histoire riche en luttes et en espoirs.C’est la jeunesse qui, à travers la Résistance et ses héros comme le Colonel Fabien ou Guy Moquet, démontra qu’elle est en mesure de verser son sang pour abattre l’ancien et faire naître le nouveau. Elle a connu de nombreuses autres heures de gloires, comme dans les années 1950, 1960 et 1970, en s’opposant avec combativité aux guerres impérialistes en Algérie et au Vietnam, en participant à de grandes révoltes comme celles de 1968, en s’insurgeant à de nombreuses reprises.

Cette jeunesse à souvent été caricaturée, insultée, traînée dans la boue par les réactionnaires de tous bords. On l’a tantôt représentée comme étant « décadente » ou encore « dégénérée », incapable de produire des raisonnements cohérents et se révoltant sans réel raison, simplement pour « foutre le bordel ».

Il est temps de démêler le vrai du faux et d’analyser la question de la jeunesse en France, et de voir pourquoi elle effraie autant la bourgeoisie.

La jeunesse prolétaire de France fait l’objet de profondes transformations, de changements en son sein, et sa conscience révolutionnaire est en pleine reconstitution ; non pas qu’elle ait disparu un jour, mais cette dernière a été brutalement attaquée par la bourgeoisie, qui a toujours cherché à museler la jeunesse, à la contrôler.

Les années 1980 en France sont une période charnière. La trahison du P’C’F dans les années 1950 et la disparition des diverses organisations révolutionnaires – telles que la Gauche Prolétarienne – a laissé un vide palpable chez les jeunes prolétaires qui, comme toute la classe, se sont retrouvés orphelins, sans avant-garde pour diriger leur fureur révolutionnaire.

La bourgeoisie et les impérialistes ont sauté sur cette occasion pour tenter de diviser la jeunesse et d’anéantir ses immenses capacités transformatrices. C’est durant cette période que la culture américaine pourrissante c’est engouffrée profondément dans la jeunesse ; c’est à partir des années 1980 que la consommation de drogues a explosé chez les jeunes, que la « dépolitisation » croissante s’est accélérée ; et tout cela n’est pas le fruit d’une prétendue stupidité de la jeunesse, que pourrait mettre en avant les réactionnaires de tous bords, mais d’un plan effectif de la bourgeoisie de détruire la jeunesse et son unité ; cela s’est manifesté à travers l’Éducation Nationale et ses politiques sélectives, et la propagande libérale enseignée dès le plus jeune âge. C’est notamment durant les années 1990, avec la chute de l’URSS (alors complètement révisionniste) que la bourgeoisie exulte, pavane et crie sur tous les toits que nous avons atteint « la fin de l’Histoire », que « la démocratie libérale et le capitalisme ont triomphé partout », répétant ses maximes à l’école, au collège, au lycée, et à l’université.

Cette période de creux, de détour du mouvement révolutionnaire dans l’État Français, ne signifie pas que la jeunesse s’est couchée face à la bourgeoisie. Malgré tous les artifices mis en place contre elle (la culture impérialiste, la drogue, la violence policière et sociale, etc.), la jeunesse a toujours su relever la tête, particulièrement la jeunesse prolétaire en majorité issue de l’immigration, vivant dans les quartiers populaires. Celle-ci s’est soulevée en 2005, faisant trembler une nouvelle fois la bourgeoisie, qui voit que tous ces plans n’ont pas réussi à briser la volonté transformatrice de la jeunesse.

Internet a joué un rôle important dans ces profondes transformations chez les jeunes, en effet la bourgeoisie s’en est servie pour détruire des liens sociaux, cela a permit d’isoler de nombreux jeunes, de les couper de la réalité et de nuire à la santé de nombre d’entre eux (les problèmes d’addictions, la chute de la concentration, l’isolement social, etc.). Mais le marxisme nous enseigne une chose importante, principale même : le fait que le capitalisme génère des contradictions qui lui sont inhérentes ; c’est-à-dire que tant que le capitalisme existe, la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie existe, la réactionnarisation existe, le développement du mouvement révolutionnaire existe ; ces contradictions sont au cœur de la société et internet, comme toute autre innovation technique, ne pourra pas mettre fin à ces contradictions. C’est ainsi que malgré l’absence toujours présente du Parti Communiste, seul outil capable de vaincre le capitalisme, la jeunesse a toujours été à l’avant-garde de la lutte des classes, et ce même dans des périodes très difficiles, comme les années 1980-2000.

Ce sont les révoltes de 2005 qui ont ouvert la voie d’une Nouvelle Époque, de la réorganisation de la jeunesse, de cette fraction du prolétariat qui a relevé haut la tête et qui, quelques temps après le soulèvement des banlieues, a lutté avec héroïsme contre la loi CPE, contre les violences policières, contre l’inaction climatique et puis contre la loi Travail et Parcoursup.

La bourgeoisie a compris, mais trop tard pour elle, que les jeunes s’emparent petit à petit et à nouveau du marxisme, et que tous leurs plans pour le discréditer et l’anéantir aux yeux de la jeunesse n’ont été qu’échecs.

Que dire de la période actuelle ? La jeunesse était présente lors de la Bataille des Retraites, ce sont plus de 500 000 jeunes qui sont allés manifester après l’utilisation du 49.3, ce sont en moyenne 48 % des jeunes qui ont boycotté la farce électorale ; et puis vint le Grand Soulèvement des quartiers de juin 2023, qui en cinq nuits a fait trembler le gouvernement, le poussant à menacer de déclencher l’État d’urgence, déployant des dizaines de milliers de forces de l’ordre réactionnaire. Cette jeunesse a mené de prodigieuses actions contre les instituions de l’État et des firmes capitalistes : la jeunesse n’est pas stupide n’est pas aveuglé par Tiktok ou Instagram, la jeunesse est combative et ne demande qu’une chose, comme l’ensemble de la classe : le Pouvoir.

La jeunesse à mille raisons de se révolter !

La jeunesse prolétaire de France travaille dur, 40 % des lycéens et 66 % des étudiants travaillent l’été dans des métiers difficiles (restaurations, industrie, agriculture). Il y a 890 000 apprentis en France qui travaillent souvent dès leurs 14 ans.

La jeunesse de France, principalement dans les quartiers, s’ennuie profondément. Le chômage et la dépression impactent nombre d’entre eux. Les jeunes issus des quartiers populaires dans les banlieues des grandes villes font face au harcèlement policier, à la dénigration médiatique, à l’abandon des traîtres à la classe.

La jeunesse prolétaire de France a donc mille raisons de se révolter. Elle se crispe quand elle entend les paroles des profs et des vieux bourgeois qui leurs disent que de leurs temps, la vie était plus dure et qu’ils n’ont « pas de quoi se plaindre » Bien au contraire, la jeunesse aujourd’hui ne profite pas de la vie, ne profite pas de la jeunesse, use des drogues pour sortir de son quotidien ; mais la jeunesse brûle d’abattre l’ancien, brûle devant l’injustice, le climat, la misère. Elle brûle de construire un nouveau monde !

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