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Au plus proche de la Campagne de Boycott des élections #3 : Grenoble

Cet article fait partie d’une série commencée à Lyon, dans le 8e arrondissement, et poursuivie à Saint-Etienne dans le quartier de Solaure-Bellevue.

Un rédacteur de notre journal a récemment été invité par le Comité de Boycott actif des élections présidentielles de Grenoble à passer une journée complète avec les activistes. Récit.

Ce samedi 26 mars, nous avons rendez-vous avec les militants du Comité de Boycott actif à 10h30 devant le quartier Léon-Jouhaut. Au programme, un tractage sur le marché de l’Abbaye à quelques dizaines de mètres, et une diffusion de tracts dans les grandes tours du quartier. Le mot d’ordre des tracts est simple « Boycott de la mascarade électorale 2022 ».

Nous interrogeons Mathieu pour savoir si ces tracts au mot d’ordre pour le moins clivant parlent aux gens à qui ils sont distribués : « Oui bien sûr, nous recevons beaucoup de retours positifs de gens nous expliquant qu’ils ne nous ont pas attendus pour ne pas voter. Il y a aussi pas mal de conversations par lesquels nous réussissons à convaincre nos interlocuteurs de ce qu’on dit, plus qu’on ne le croit. Enfin il y a évidemment les soutiens indéfectibles de tel ou tel parti ou candidat, mais la plupart du temps ils ont un discours creux, à bout de souffle, comme le système qu’ils défendent. »

Nous assistons ainsi à plus d’une heure de tractage sous le beau temps printanier de ce marché de la périphérie grenobloise. A l’exception d’un militant PCF véhément, vieux résidu d’un Parti en bout de souffle et n’ayant plus rien de crédible à apporter aux masses prolétariennes, les retours sont quasi-unanimes et confirment ce qu’avançait Mathieu plus tôt : la grande majorité des passants venus faire leurs courses soit sont d’accord avec la dénonciation de la mascarade électorale, soit soutiennent directement l’initiative.

Une fois le marché écumé de long en large et les discussions taries, nous retrouvons Mathieu accompagné de Sébastien et du reste de l’équipe de tractage. Sébastien nous explique que le programme désormais est de diffuser les tracts dans les boites aux lettres des tours du quartier de Léon-Jouhaut. En effet, nous pouvons ainsi effectuer deux types d’actions, une qualitative ou nous discuter avec les personnes lors du tractage et une action quantitative ou nous pouvons rapidement diffuser nos idées à un grand nombre de personnes.

Nous nous dirigeons donc vers ces tours en bien mauvais état, et les activistes commencent à diffuser leurs tracts par centaines dans les boites aux lettres de ce quartier.  Pendant la diffusion, la suite de la journée est dévoilée : lâché de banderoles appelant au boycott et séance de lecture d’un article de Nouvelle Epoque sur Emmanuel Macron, décrit comme le principal ennemi du peuple aujourd’hui et depuis 5 ans. Vous pouvez retrouver cet article ici : https://www.nouvelleepoque.fr/emmanuel-macron-lennemi-principal-du-peuple/

Une fois la diffusion terminée, un repas collectif est partagé, puis les activistes repartent pour le lâché de banderoles prévu : une est déployée sur un pont enjambant la rocade grenobloise, particulièrement fréquentée, une autre est déposée à l’entrée du quartier de Surieux à Echirolle, et la dernière est accrochée à la Villeneuve de Grenoble, Galerie de l’Arlequin.

Mathieu nous explique en effet que les activistes effectuent la majorité de leur travail politique dans ce quartier : « ce quartier est le plus grand quartier populaire de la ville de Grenoble, la Galerie de l’Arlequin ne représente qu’une partie de Villeneuve et à elle toute seule elle représente plusieurs milliers de foyers. C’est vers les masses populaires, abandonnées et trahies à maintes reprises par les fausses promesses des politiciens de gauche comme de droite, que nous avons décidé de nous tourner, car elles sont le cœur du prolétariat français, la classe sociale dont le rôle historique est de renverser ce système impérialiste pourrissant injuste qu’entretient le vote et autre poudre aux yeux et magouilles pseudo démocratico-electorales. Le retour des habitants est ici aussi très positif : le taux de chômage et de pauvreté crève les plafonds, les espoirs déçus aussi et les gens ne croient plus aux belles paroles. En janvier Castex et Véran ont été bien reçus par les habitants du quartier qui, lassés des paroles en l’air, ont voulu profiter de leur venue pour demander des comptes ! La Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire avait d’ailleurs placardée une nappe proclamant «politiciens hors de nos quartiers, vous n’aurez pas nos voix, boycott 2022» à cette occasion. Elle avait été arrachée avant même la venue des ministres par les policiers sous les critiques des jeunes qui voulaient que Castex et sa clique puissent voir ce que le quartier avait à leur dire.»

Une fois cette conversation terminée, nous nous installons sur un carré d’herbe au sein du quartier de la Villeneuve et les activistes se lancent dans une lecture collective parsemée de discussions de cet article. Il en ressort le constat clair et sans appel que les élections à venir ne sont qu’un détail à l’échelle des processus de l’impérialisme en jeu, comme nous l’explique Sébastien :

« Selon qui est élu, la situation sera évidemment différente, mais elle sera différente à petite échelle et sur le court/moyen terme. En effet, l’éventuelle élection de Zemmour ou de Le Pen ne va pas précipiter l’avènement du fascisme, même s’il en sera un accélérateur. Dans le même sens, l’éventuelle élection de Mélenchon ou de Poutou ne signifierait pas l’avènement du socialisme. La mise en place du fascisme dépend d’une situation objective de crise intense interne comme externe, et d’une situation subjective forte du côté des masses qui appellent à la Révolution et commencent à s’organiser pour, et nous n’en sommes pas encore ici en France, bien que cette tendance s’accélère et à terme sera inévitable.

Peu importe qui est élu dans 3 semaines, la situation sera la même que ces dernières années si nous ne menons pas un travail politique construit sur le long terme, et présent dans la pratique au cœur de notre classe, seul réel moteur du changement social. »

Nous quittons ainsi les activistes du Comité de Boycott actif à la fin de la journée, avec leurs promesses de continuer à nous envoyer leurs photos d’actions pour le boycott actif des élections 2022, que nous nous ferons un plaisir de continuer à partager sur nos réseaux et dans notre journal !

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