mardi 8 octobre 2024
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Toulouse : Soirée de présentation du Comité Toulouse-Naplouse

Ce jeudi 18 mai, à la Maison du Peuple de Toulouse, une soirée a été organisée par le Comité Toulouse-Naplouse pour dénoncer le maintien du jumelage entre Toulouse et Tel-Aviv, colonie sioniste.

Le Comité a présenté son objectif, qui est de créer un jumelage populaire entre le peuple de Toulouse et celui de Naplouse, et de dénoncer la collaboration entre la France et Israël. Ce jumelage dure depuis 1964 au pretexte de “promouvoir la paix et la tolérance”, selon la mairie. En réalité, ce jumelage sert les intérêts pécuniers de l’industrie de l’armement avec des partenariats sur les technologies aéronotiques. Ces technologies servent à l’aviation sioniste lorsqu’elle bombarde les territoires palestiniens. C’est l’exemple le plus clair de ce que promeut réellement ce jumelage, Toulouse étant à la pointe dans le domaine de l’aéronautique. Cette année, cela fait 75 ans que la Palestine est occupée et qu’une politique sioniste est menée, c’est à dire une politique coloniale d’apartheid au nom de l’intégrisme religieux. Cette politique est soutenue par les Etats-Unis et leurs “partenaires”, tous les vautours qui bénéficient des terres volées aux paysans palestiniens par la force. Ces dernières années, nous avons vu une offensive idéologique en faveur de la colonisation, visant à criminaliser toute défense des droits démocratiques, de l’autodétermination palestinienne, et de la résistance à l’occupant. Cette offensive passe par une image de façade qui masque la colonisation, du marketing, dont Tel-Aviv est l’emblème. Soit disant moderne, ouverte, mais surtout tournée vers l’occident, Tel-Aviv est l’arbre qui cache la forêt.

Pour comprendre la réalité de la colonisation, le réalisateur Stéphane Valentin a été invité à cette soirée pour présenter son documentaire “Terre de Sumud” qui donne la parole aux palestiniens: paysans, artisans, petits commerçants, industriels écrasés par l’apartheid et le contrôle étouffant de l’Etat sioniste. Après la diffusion, les débats ont été riches parmi la quarantaine de participants. A été avancée l’idée de soutenir économiquement la Palestine en important leurs marchandises, qui a laissé certaines personnes dubitatives. Les membres du Comité ont appuyé cette idée, et d’autres personnes ont expliqué qu’on ne pouvait pas mettre au même niveau un Bernard Arnault et un propriétaire d’une fabrique de savon en Palestine, car la situation est très différente. En France, pays impérialiste, la bourgeoisie française est au pouvoir, tandis qu’en Palestine les impérialistes empêchent le développement économique et social et la bourgeoisie nationale est opprimée par l’impérialisme (NDLR: la branche de la bourgeoisie qui collabore avec l’impérialisme n’est pas considérée comme faisant partie de la bourgeoisie nationale, cette distinction est importante), il n’y a donc pas un rapport d’équivalence entre les deux. Une autre question a été abordée : celle de se lier ou non avec des israéliens opposants au régime. Certaines personnes rejettaient en bloc cette idée, mais là aussi des membres du Comité ont répondu que le régime sioniste a si peu de légitimité qu’il est contesté par une partie des masses israéliennes, et qu’un gouvernement et le peuple sont deux choses différentes, sinon il faudrait aussi juger les français en fonction de Macron, et ça ne correspondrait pas à la réalité. Un dernier point de débat concernait la Résistance, qui est actuellement sous la direction du Hamas : toutes les factions se sont unifiées ce qui est un événement historique. Le fait de soutenir la résistance, peu importe qu’elle soit religieuse ou non, a fait l’unanimité, et une femme a fait remarquer que c’était une “maladie” qu’ont les occidentaux de prétendre savoir ce qui serait le mieux pour les autres peuples. Le Comité a salué cette intervention en précisant que l’autodétermination signifie que c’est au peuple palestinien de déterminer la voie qu’il veut suivre et qu’aujourd’hui, l’obstacle à cette autodétermination, c’est la colonisation. Les discussions ont continué autour d’un délicieux repas préparé par SHAMS, une organisation de femmes palestiniennes. En conclusion de la soirée, un groupe de samba nommé Pipoca do samba, est venu mettre une ambiance festive dans la Maison du Peuple.

Une initiative de jumelage avec Ramallah, portée par des pro-palestiniens une vingtaine d’années plus tôt, a été détournée par la mairie, et d’anciens activistes sont venus à cette soirée pour témoigner. Ce jumelage avec la Palestine a été récupéré et instrumentalisé par les pro-sionistes de la mairie (qu’ils soient de gauche ou de droite), et aujourd’hui ce jumelage se résume à des échanges “culturels” avec l’événement “So French Food”, autrement dit une opération de communication de l’impérialisme français dépolitisante. C’est pourquoi le Comité a insisté sur la notion du jumelage populaire, indépendant des institutions étatiques, et résolument politique en soutenant la lutte de libération nationale palestinienne.

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